Mon rêve familier
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'un macaron inconnu, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait le même
Ni tout à fait un autre, et m'aime et me comprend.
Car il me comprend, et mes papilles étincelant
Pour lui seul, hélas! cessent d'être un problème
Pour lui seul, et les vapeurs de mon thé fumant,
Lui seule les sait sublimer, en fondant.
Est-il chocolat, pistache ou citron? Je l'ignore.
Son parfum? Je me souviens qu'il est doux et corsé,
Comme ceux des aimés que ma bouche a croqué.
Sa rondeur est pareille à l'astre divin,
Et son coeur volupteux, et frais, et fou, il a
Le parfum évanoui du macaron fini.
Avec l'accord de Paul Verlaine, qui s'il avait connu les macarons serait mort plus heureux.